Terror, de Dan Simmons
Les prémisses se fondent sur un fait historique réel, la disparition dans l’Arctique de l’expédition commandée par Sir John Franklin, qui cherchait le passage du Nord-Ouest en 1845.
Les 126 hommes de l’équipage se répartissaient entre deux bateaux à vapeur, l’Erebus et le Terror. Personne n’est jamais revenu. L’histoire a fait sensation à l’époque, surtout en Angleterre et aux États-Unis. Plusieurs expéditions de secours ont été lancées, mais aucun survivant n’a été retrouvé. Quelques ossements ont laissé entrevoir le pire, notamment à cause de traces de cannibalisme. Aujourd’hui, il est évident que l’expédition de Sir Franklin a tourné au désastre et que les hommes sont morts de faim, de froid et de maladie.
Les 126 hommes de l’équipage se répartissaient entre deux bateaux à vapeur, l’Erebus et le Terror. Personne n’est jamais revenu. L’histoire a fait sensation à l’époque, surtout en Angleterre et aux États-Unis. Plusieurs expéditions de secours ont été lancées, mais aucun survivant n’a été retrouvé. Quelques ossements ont laissé entrevoir le pire, notamment à cause de traces de cannibalisme. Aujourd’hui, il est évident que l’expédition de Sir Franklin a tourné au désastre et que les hommes sont morts de faim, de froid et de maladie.
The Terror est un roman à saveur historique dans lequel Simmons verse une bonne dose de fantastique gothique. De Sir John Franklin, il en fait un commandant d’une incompétence stupéfiante. Son arrogance lui fait prendre toutes les mauvaises décisions et, le temps de le dire, les deux navires se retrouvent pris dans la glace à des kilomètres de la haute mer.
Sur le coup, on ne s’inquiète pas trop. L’équipage est approvisionné en nourriture pour trois ans et il ne reste plus qu’à attendre la fonte. Ce que tout le monde ignore, c’est qu’une petite période glaciaire est en train de sévir, et la banquise, plutôt que de fondre, écrase lentement la coque des bâtiments. Les provisions de charbon et de médicaments baissent. La nourriture, achetée à bas prix à un fournisseur peu scrupuleux, s’avère pourrie et empoisonnée par le plomb ayant servi à souder les conserves. Au fil des mois, le scorbut et la folie s’installent chez les hommes.Parce que dans la vie, les choses peuvent toujours empirer, une bête arpente la glace et traque les marins qui s’aventurent dans le paysage désolé. Mi-wendigo, mi-créature lovecraftienne, cette chose issue de la mythologie inuit n’apprécie pas que l’on empiète sur son territoire. Elle décapite, éviscère, transforme ses victimes en puzzles humains. Pour ajouter au mystère, une jeune Inuit muette, que l’on surnomme Lady Silence, est hébergée à bord duTerror. Très vite, on la soupçonne de sorcellerie et de collusion avec la bête. Mais le capitaine Crozier pense plutôt qu’elle pourrait être leur planche de salut.
Quand on y pense, le schéma du récit n’a rien de bien original: des gens coincés au milieu de nulle part qui se font décimer par une créature, on nous a resservi ça à toutes les sauces. Et pourtant, quelle réussite! Les personnages, d’abord, offrent des contrastes variés. L’auteur ne manque jamais de nous souligner les traits de caractère des Britanniques de l’époque, surtout les officiers. Leurs mœurs élitistes les poussent à se trimballer une bibliothèque de 1000 livres et de la vaisselle en argent pour le voyage. Les hommes de l’équipage, eux, renouent avec des superstitions animistes au contact de la nature impitoyable. Chaque chapitre est raconté du point de vue d’un personnage d’importance — ce qui ne garantit nullement sa survie, mais varie beaucoup la perspective du lecteur. Il faut surveiller le vieux capitaine Crozier et le chirurgien Goodsir, un jeune naïf qui s’endurcit à vue d’œil.L’ambiance est incroyable, mais il faut s’accrocher. Les deux navires sont des glaçons suintants où sévissent des centaines de rats. Le pont est exposé aux vents cruels, la cale est un lieu noir et humide où résonnent les grattements de la bête. Le seul divertissement consiste en une brève mascarade que l’équipage organise en se basant sur les écrits d’un certain… Edgar Allan Poe. Et quand vient le moment d’évacuer les navires, les marins affrontent l’Arctique à son pire. Le froid s’insinue partout, leurs vêtements ne sèchent jamais, la maladie et la fatigue prennent le dessus. Pour certains, le cannibalisme devient une option à envisager, surtout que le plomb les a déjà rendus psychopathes.
La spirale descendante continue pendant plus de 700 pages, le tout raconté avec une minutie de détails mettant en relief le quotidien désastreux d’un équipage du XIXe siècle.Oui, c’est glauque et froid. Pourtant, l’ambiance gothique qui baigne le récit subjugue le lecteur. Les rebondissements, chaque fois pires, sont captivants. C’est de la pure fascination qui nous pousse dans cette descente aux enfers froids. Et après toute cette cruauté, la fin mystique surprend, mais rassénère un peu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.